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Oh ma belle.

Ton appel

m'a rendu ivre

je suis sorti

de mon sommeil

 

 

Oh ma belle

ne bouge plus j'arrive

vers toi je traverse

cette ville

 

 

Et la voix mystérieuse qui tapisse mon coeur de froid

une fraîcheur amoureuse, sous mes pas

je l'entends, douce et rugueuse, elle est comme le verglas

elle cogne furieuse, et tu es là

 

Oh ma belle

oh ma rage vive

je viens dans ton lit

plein d'étincelles

 

Les yeux fermés

on pourra l'approcher

ce pays

immortel

 

 

Qu'il est limpide

le cours de la vie

quand tu m'ensorcèles

et je suis béni

 

 

Cet éclat que je retrouve, dans la voix des sourds à l'aube

si depuis si longtemps je chante, c'est pour toi

Cette flamme cette force, cette écorce d'un feu qui sauve

si depuis si longtemps je l'ose, c'est vers toi

 

Oh ce matin

les anges ont soufflé

comme un embrun

sur l'oreiller

 

 

Oui rayé

griffé de lumière

le jour s'est levé

entre nos paupières, ma belle…

 

 

Et déjà, vient le temps de prendre le vent du dehors

oui l'heure déjà que se séparent les corps

Mais je sens à mes tempes, sous ce temple de ciel bleu

comme un aveu, qui chante

nous enchante encore

 

 

Oh ma belle, oh ma rage vive

toi mon autre rive, au coeur de la nuit.

mai deux mil quatorze.

 

© Rémi Constant, 2015-2017, tous droits réservés.

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