Cie Les chants de la demi-lune
J'ai aperçu.

J'ai aperçu, à peine
sous ta paupière
comme un morceau de brouillard
toi tu ne l'avais pas vu
J'ai aperçu, à peine
qui ternissait la lumière
il y avait comme un voile
je n'te reconnaissais plus
Je t'ai cherchée, à pleines mains
dans tes cheveux
dans la clarté de tes seins
et dans l'éclat de tes yeux
Mais rien, je n'voyais plus rien
entre nos regards
elle avait tout recouvert
la brume nous tenait séparés
Oh ma soeur mon amie
tu sais c'est par un grand voyage
que notre histoire s'achève
depuis le Moyen-Age
ça n'a pas changé, tu sais
Et ce banquier avait le teint pâle
comme le papier
de ce sacré vieux journal
qu'on n'ose même plus regarder
Il nous a parlé, sur un ton si banal
des problèmes d'argent
des problèmes du temps
tu sais l'amour est décimé
Alors nous sommes, repartis dans la nuit,
notre nuit de pleine lune
j'ai vu dans tes yeux comme
grossir encore la brume
C'est alors qu'une caravane est passée,
des passants hébétés
qui avaient connus mille morts
et mille fois ressucités
Oh ma soeur mon amie
tu sais c'est par un grand voyage
que notre histoire s'achève
depuis le Moyen-Age
ça n'a pas changé, tu sais
J'ai aperçu, ma perle,
sous ta paupière
comme le début d'une larme,
comme l'avènement d'une crue
Mais regarde, les couleurs dans le ciel
la vie est pourtant belle
malgré toutes les armes
et toutes nos bévues
Le bleu, d'un nouveau jour se lève
la vie c'est une fièvre
ou parfois les banquiers
sont des enfants malheureux
Et je l'ai vue, dans tes yeux la lumière
une autre vie possible
une vie invincible
une musique toute nue
Oh ma soeur mon amie
n'ayons plus peur de ce virage
qui mène vers la vie
plus peur du grand voyage
plus peur d'être si petits
octobre deux mil quatorze.